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Article CA

Jours de colère…

Ces derniers jours ont vu de nombreux blocages et de manifestations, reflets de colères bien différentes mais qui traduisent une seule et même crise profonde : la faillite du système.

Le déclencheur : comme pour la crise des “gilets jaunes”, l’augmentation des carburants et le sentiment d’un rabotage du pouvoir d’achat et d’une crainte d’une économie qui dévisse entrainant tous les secteurs dans son sillage.

“Agissons solidaires” a réussi à faire retirer le projet de la TET (Taxe sur l’Équilibre Tarifaire) et si sa colère était dirigée contre le gouvernement, celle-ci n’a pas échappé aux élus loyalistes (hormis Calédonie Ensemble) qui s’en sont saisi pour quitter l’hémicycle et organiser le 28 mars un défilé devant le Congrès pour crier leurs colères contre la représentation indépendantiste, sa légitimité, son mode de gouvernance, etc. mais aussi pour délivrer un message à Paris, “… le bordel c’est nous qui allons le mettre…” scandait la Présidente de la Province Sud.

Quelques heures plus tard, la mobilisation de la CCAT criait sa colère contre les représentants de l’Etat pour avoir touché à l’Accord de Nouméa en voulant dégeler le corps électoral…

Si le contraste des manifestations nous ramenait aux heures sombres que le pays a connu, avec une ethnicisation des cortèges, blanc et noir, l’invraisemblance des chiffres des manifestants l’était tout autant.

Ce rappel des blocs, valide la volonté des partis en place de perpétuer la rente de l’opposition France contre indépendance qui a fait leur fortune et celle du pays jusque-là…Mais la paix de l’Accord était basée sur les transferts massifs de l’Etat et le partage des richesses via notamment le mécanisme du rééquilibrage .

Aujourd’hui, non seulement l’Etat ne peut (ou ne veut) plus déverser des milliards mais surtout nos dirigeants ont démontré leur incapacité à gérer les déficits annoncés de longue date.

Comment, en période de crise, pourraient-ils trouver le courage de décider et donc d’assumer des choix difficiles mais nécessaires ? L’Etat n’abondera que s’il tient dans sa main les deux blocs pour les faire aboutir, au mieux à un accord, au pire au dégel, assorti d’une dot. Mais avant d’avoir l’argent il faudra passer sous la fourche caudine du pacte nickel, qui faute de régler les problèmes retardera la chute du modèle mais déclenchera les 5 étapes de fin d’un cycle : le déni, la colère, la négociation, la dépression et l’acceptation Politiquement, nous en sommes à la deuxième, économiquement nous en sommes à l’avant-dernière.