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Article CA

Quel pacte Nickel ?

Face au désastre annoncé de la fermeture d’une ou même deux usines de raffinage de Nickel, tous les décideurs politiques calédoniens devraient s’interroger sur les réformes à engager, qui permettraient de séduire les éventuels repreneurs de nos usines.

Le pacte Nickel, proposé par Bercy, a le mérite d’exister et de montrer aux repreneurs que l’Etat Français est prêt à soutenir le secteur du Nickel.

Mais est-il suffisant ?

Certainement pas. En résumé, le pacte Nickel prévoit que :

    1 – les lourds investissements nécessaires pour décarboner l’électricité soient pris en charge par l’Etat Français,

    2 – qu’une subvention de dix ans serait offerte aux usines de raffinage pour améliorer les coûts d’achat d’électricité,

    3 – que des autorisations d’export de minerai brut soient accordées par les autorités calédoniennes (activité théoriquement très rentable).

    En dehors du fait que le point 3 n’a pas l’assentiment du Président de la Province Nord, ce pacte est insuffisant pour attirer des repreneurs sérieux. Encore une fois, l’Etat Français sort le carnet de chèques mais ne met pas sur la table les évolutions structurelles de gouvernance, qui seraient nécessaires pour assainir le secteur du Nickel.

    Quel investisseur sérieux pourrait remplacer ERAMET au capital de la SLN avec l’épée de Damoclès que l’autorisation d’exploiter de ses mines en Province Nord ne soit pas renouvelée, comme cela vient de se passer à Poum ?

    Quel investisseur sérieux prétendrait concurrencer le Nickel indonésien avec, ici, des coûts de main d’œuvre 6 fois plus élevés ?

    Quel investisseur sérieux accepterait de prendre le contrôle de Prony Ressources avec le risque environnemental présent ?

    Nous devons repenser la gouvernance du Nickel en Nouvelle-Calédonie.

    La première réforme est que  la compétence Nickel devrait être transférée des provinces au gouvernement de Nouvelle-Calédonie afin d’avoir une stratégie pays qui soit consistante et comprise par les acheteurs étrangers et surtout les investisseurs.